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jean-christophe lagarde - Page 8

  • L’axe central ne doit pas devenir un gadget politicien

    Les amabilités entre Manuel Valls et François Bayrou lors d’une visite du premier nommé au second à Pau ainsi que les déclarations à la télévision d’Alain Juppé affirmant qu’il n’était pas centriste ont donné un nouvel éclairage sur les intentions des uns et des autres à propos de cet axe central qui semble se dessiner entre les sociaux-libéraux de gauche, les centristes et les réformistes de droite.

    On a la désagréable impression que celui-ci est en train d’être instrumentalisé, utilisé comme gadget politicien et ficelle électoraliste par certains qui ont besoin des voix centristes pour exister et se bâtir un avenir politique.

    Comme par Manuel Valls avec ses appels du pied à François Bayrou mais dont on se demande quel programme propose-t-il pour une véritable alliance au centre.

    Ou comme Alain Juppé avec ses appels du pied à ce même Bayrou ainsi qu’aux centristes de l’UDI mais qui déclare dans le même temps qu’il n’est pas centriste et qu’il ne veut pas une politique de l’eau tiède, une des critiques les plus virulentes que la Droite et la Gauche adressent si souvent aux centristes pour leur dénier une quelconque originalité et courage politiques.

    Ou encore comme François Bayrou qui, en jouant à celui qui écoute Valls et Juppé, se reconstruit doucement une image personnelle de potentiel présidentiable mais dont on attend toujours le début d’un début de projet qui permettrait de dire pourquoi il est d’accord avec Juppé et intéressé par Valls.

    De ce point de vue, la prudence et la circonspection des leaders de l’UDI, Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde en tête, semblent plus appropriées pour l’instant face à une réelle convergence de vues mais sans aucune discussion sur une quelconque plateforme commune.

    Or cet axe central pour se concrétiser doit absolument passer par les idées avant de passer par les hommes et les femmes qui le porteront.

    Non pas que son incarnation dans des personnalités politiques de premier plan soit pas ou peu importante, bien au contraire.

    Mais l’opportunisme qui caractérise si souvent les positionnements au centre (et non du Centre) rend absolument nécessaire que cette possible coalition des humanistes progressistes et réformistes pragmatistes se fassent dans la clarté des projets et des programmes politiques ainsi que par l’onction du suffrage universel, in fine.

    Si ce n’est pas le cas, s’il s’agit pour Manuel Valls se sauver sa peau, pour Alain Juppé de siphonner les voix centristes pour occuper l’Elysée et pour François Bayrou de pouvoir à nouveau se présenter en 2017, alors cet axe central aura un impact désastreux sur le Centre et les centristes mais aussi sur la vie politique tout court.

    S’il n’est que ce gadget et cette ficelle, il profitera aux extrêmes, dont en particulier le Front national, qui pourront railler à foison ce rassemblement de notables plus préoccupés de leur avenir personnel que de celui de la France.

    Ce serait un coup dur pour les valeurs portées par les centristes qui, une nouvelle fois, se trouveraient assimilées à de la démagogie et à de l’opportunisme alors qu’elles sont si importantes pour redresser le pays et construire son futur.

     

    Alexandre Vatimbella

     

    Voir le site Le Centrisme

     

     

  • Jean-Christophe Lagarde – Hervé Morin: Pourquoi je suis centriste

    Nous publions sur le site Le Centrisme les entretiens que le directeur du CREC, Alexandre Vatimbella a eu avec Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin. Ils ont été réalisés à l’occasion du deuxième tour de l’élection pour la présidence de l’UDI où les deux hommes, le premier président de Force européenne démocrate, le deuxième du Nouveau centre, sont les finalistes et où l’un des deux sera, donc, le prochain président de la formation centriste à partir du 15 novembre.

    Les mêmes questions ont été posées aux deux candidats.

    Notre objectif dans cette entreprise n’est ni la polémique, ni une prise de position pour l’un ou l’autre des candidats et encore moins des questions pièges mais de permettre à Jean-Christophe Lagarde et à Hervé Morin de dire ce que sont pour eux le Centre et le Centrisme et pourquoi ils se considèrent comme centristes ainsi que leur projet politique.

    Ceci est en rapport avec la mission que s’est assignée depuis maintenant près de dix ans, en 2005, le CREC.

    Celle-ci est double:

    - Donner un éclairage de ce qu’est le Centre et le Centrisme, d’abord;

    - Discuter du Centre, du Centrisme et des centristes dans ce qu’ils sont et ce qu’ils font actuellement par des analyses et des commentaires.

    Dans ce cadre, il s’agit de donner la parole à deux leaders centristes qui s’affrontent pour la présidence du principal parti centriste et qui développent deux visions personnelles de ce qu’est le Centre et le Centrisme qui pourraient bien être, l’une ou l’autre, voire l’une et l’autre, celles qui domineront les prochaines années et les prochains rendez-vous électoraux dans l’espace centriste.

     

    Retrouvez ces entretiens sur le site Le Centrisme

     

     

  • Présidence de l'UDI: les deux Centres en compétition

    Les parieurs avisés avaient prédit que le deuxième tour de l’élection à la présidence de l’UDI opposerait Jean-Christophe Lagarde à Hervé Morin.

    Ce sera donc le cas avec une petite avance de quelques points en faveur du premier nommé ainsi que le supposaient ces mêmes parieurs.

    Il est encore un peu tôt pour savoir qui se désistera pour qui (les deux éliminés étant Yves Jégo et Jean-Christophe Fromantin qui ne nourrissent guère de grande sympathie pour les deux finalistes) et qui saura créer une dynamique autour de son nom, sachant qu’Hervé Morin y est relativement bien parvenu lors de ce premier tour.

    Mais l’on peut déjà faire deux constatations et comparer les deux candidats finalistes.

    La première constatation est que la présidence de l’UDI reviendra à un centriste «historique», ceux que fustigeaient Chantal Jouanno, la colistière d’Yves Jégo au premier tour.

    Et c’est déjà un petit événement si l’on se rappelle que l’UDI a été créée par Jean-Louis Borloo qui ne se définissait pas comme centriste mais comme républicain social.

    Les centristes vont donc récupérer le leadership de cette confédération où se mélangent centristes, centristes de centre-droit et droitistes de droite-modérée, un peu comme ce fut le cas au début de l’UDF.

    Et l’on peut dire que c’est une petite revanche pour ceux qui avaient rejoint Jean-Louis Borloo, contraints et forcés pour ne pas disparaître après les échecs cuisants des élections, présidentielle et législatives, de 2012.

    A eux de saisir leur chance pour imposer leur vision centriste et faire grandir l’UDI.

    La deuxième constatation est que la présence de Jean-Christophe Lagarde et d’Hervé Morin au second tour recèle nombre de dangers pour la cohésion de la formation centriste, voire un risque d’implosion, tellement les deux hommes se méfient l’un de l’autre (et malgré un pacte de non-agression durant la campagne).

    La proximité de leur résultat du premier tour (35,9% pour Lagarde et 31,5% pour Morin) annonce peut-être une proximité lors du deuxième tour.

    Si c’est le cas, le perdant aura certainement beaucoup de mal à se ranger derrière le vainqueur.

    Seule une victoire nette, voire écrasante, fera en sorte que le vainqueur ne soit pas contesté.

    Quant aux différences entre les deux hommes, elles ne sont pas extrêmes mais elles existent.

    Jean-Christophe Lagarde se veut un centro-centriste même s’il penche un peu à droite alors qu’Hervé Morin se revendique du centre-droit.

    - Hervé Morin représente l’option centre-droit de l’UDI.

    Il est un défenseur de l’«alliance naturelle» avec l’UMP comme l’a d’ailleurs fait pendant cinq ans (entre 2007 et 2012) de gouvernement le Nouveau centre qu’il dirige.

    Il veut un Centre, certes indépendant, mais pré-positionné à droite quoi qu’il arrive, ce qui fut d’ailleurs le motif de sa rupture officielle avec François Bayrou après la présidentielle de 2007.

    Sa vision économique et sociale est très libérale.

    Il n’est pas un supporter intransigeant d’une candidature du Centre à la présidentielle de 2017, restant ouvert à la possibilité d’une primaire UMP-UDI.

    S’il devient président de l’UDI, il devra d’abord rassurer toutes les autres formations de la confédération de son consensualisme et de sa capacité à les rassembler autour d’un projet commun alors même qu’il n’a pu éviter la scission au Nouveau centre (et que les sécessionnistes font partie de l’UDI…).

    Ensuite, pour réussir en tant que président de l’UDI, il devra démontrer aux Français qu’il y a un nouveau Morin, un homme avec plus de personnalité qu’il n’en a montré lors de son passage au ministère de Défense et plus de charisme qu’il n’en a montré lors de sa campagne présidentielle de 2012 complètement ratée.

    - Jean-Christophe Lagarde représente, avec toutes les précautions nécessaires, l’option centre de l’UDI.

    Il s’est positionné pour une UDI totalement indépendante de l’UMP et, qui plus est, qui doit se confronter avec cette dernière en défendant un programme centriste pour en ressortir vainqueur.

    Il veut absolument un candidat du Centre à l’élection présidentielle de 2017.

    Son projet politique est à la fois libéral économiquement parlant et teinté de solidarisme, socialement parlant.

    S’il devient président de l’UDI, ce sera un véritable challenge pour lui qui n’a été, jusqu’à présent, qu’un éternel espoir de la politique.

    A 46 ans, il peut, s’il en a les capacités, insuffler une dynamique politique à la formation centriste et imposer un nouveau visage qui pourrait être celui du renouveau.

    Mais, pour cela, il devra améliorer ses sorties médiatiques, à la fois sur la forme et sur le fond.

    Quoi qu’il en soit, le duel de ce deuxième tour devrait être un révélateur de ce qu’est l’UDI aujourd’hui, ce que personne ne sait exactement, même pas les deux finalistes...

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Une Semaine en Centrisme. UDI: les quatre capacités du prochain président

    Mine de rien, l’élection du président de l’UDI, dont le premier tour aura lieu à la fin de cette semaine, revêt une grande importance pour l’avenir du Centre et des partis centristes en France dans les années à venir.

    Au-delà du candidat qui sera élu ou des deux finalistes qui concourront pour le deuxième tour, quatre qualités principales doivent être regardées pour bien choisir le prochain président de la formation centriste et de la droite modérée.

    Ce sont sa capacité à maintenir l’indépendance de l’UDI, sa capacité à renforcer la cohésion de l’UDI, sa capacité à élaborer un projet politique ainsi que sa capacité à développer l’UDI et par delà le Centre.

     - Sa capacité à maintenir l’indépendance de l’UDI

    Le prochain président doit maintenir absolument l’indépendance de l’UDI, sans transiger.

    Il doit le faire pour permettre à l’UDI de continuer à exister mais bien sûr aussi de se développer et qu’elle acquiert la crédibilité nécessaire pour que les Français la considèrent sérieusement comme un parti de gouvernement, voire une alternative à la Gauche et à la Droite.

    Avoir cette capacité n’est pas seulement une question de rhétorique.

    Les quatre candidats à la présidence rivalisent dans leurs discours à qui sera le plus indépendant tout en accusant les autres de toutes les tentations d’inféodation à l’UMP.

    Une manière de décoder ces discours est sans doute de regarder qui est demeuré indépendant face à l’UMP et qui ne l’a pas été.

    Cependant, les alliances, voire les compromissions du passé, ne peuvent suffire à disqualifier un candidat.

    C’est également dans sa force de caractère et son charisme que se trouve une partie de la réponse.

    - Sa capacité à renforcer la cohésion de l’UDI

    On l’a dit souvent ici, il était assez caractéristique de voir que c’est un non-centriste, Jean-Louis Borloo, qui a pu réunir la plus grande partie de la famille centriste dans une confédération.

    Il l’a pu en se présentant comme une personnalité extérieure – donc ne venant pas d’une chapelle ou d’une coterie centristes – qui seule était capable de rapprocher les centristes englués dans des batailles de personnes et assommés par les défaites de 2012.

    Reste que la cohésion entre les différents constituants de l’UDI n’est pas du tout assurée, ce que Borloo savait en s’en plaignant amèrement.

    Personne ne sait exactement, à quelques jours du premier tour de cette présidentielle si la victoire de l’un ne va pas entraîner le schisme des autres et leur départ vers d’autres horizons.

    Cette question, ô combien brûlante, n’a pourtant pas été discutée par les quatre candidats lors de la campagne.

    On sait seulement qu’Hervé Morin et Jean-Christophe Lagarde au lourd passif commun ont indiqué, chacun de leur côté, que la victoire de l’un ou de l’autre n’entrainerait pas le départ du vaincu.

    Mais rien n’est sûr.

    De même, que feront les deux premiers nommés si Yves Jégo ou Jean-Christophe Fromantin venaient à leur chiper le poste de président sous leur nez.

    C’est dire si la capacité à renforcer la cohésion (ou, ad minima, à la préserver) est une qualité importante chez le prochain président.

    Si rien ne permet de prédire ce qu’il en sera dans la réalité, en tout cas, il faut absolument que dès sa nomination celui-ci prenne immédiatement des initiatives pour souder l’UDI avant que les envies séditieuses ne voient le jour.

    Tâche compliquée au moment où l’on parle mais qui ne le sera peut-être pas in fine si les résultats sont sans appel et sans contestations.

    Quoiqu’il en soit, un des moyens sera pour le nouveau président de lancer sans tarder l’élaboration du projet afin de créer une force centrifuge des idées pour se préserver des forces centripètes des ambitions personnelles.

    - Sa capacité à élaborer un projet politique

    Bien évidemment, il faut un projet politique pour l’UDI.

    Il le faut pour le présenter aux Français et devenir ainsi une force politique crédible à leurs yeux.

    Mais il le faut également pour la cohésion l’UDI qui, rappelons-le est une confédération (le fait de la changer ou non en parti centralisé n’est pas une question primordiale même si les candidats ont des visions différentes à ce sujet).

    Afin de la sortir de son statut de simple cartel électoral, le projet adopté par tous sera un liant fort et dynamique pour le parti centriste où tous auront comme objectif de le défendre.

    De plus, ce projet servira aux négociations avec le Mouvement démocrate pour savoir si une alliance avec de dernier est possible sur le fond et non sur la forme comme cela a été le cas avec le «machin» de l’Alternative.

    Enfin, il servira aux négociations avec tous ceux qui souhaiteront s’allier avec l’UDI, dont l’UMP, entre autres.

    Car négocier une alliance avec un projet et le comparer avec celui de son possible allié n’est pas la même chose que de discuter uniquement stratégie électorale et récompenses gouvernementales.

    Quel est aujourd’hui le candidat qui a cette force d’imposer un débat sur le projet, de faire en sorte qu’il soit adopté et d’avoir les idées pour le porter?

    A cette triple question, il n’existe pas de réponse évidente.

    - Sa capacité à développer l’UDI et par delà le Centre

    Une fois élu, le nouveau président de l’UDI devra se projeter immédiatement dans l’avenir pour imaginer et mettre en route toutes les stratégies qui amèneront au développement du parti et par delà, du Centre tout entier.

    Car l’UDI, malgré de bons résultats aux municipales et aux sénatoriales, n’a pas encore réussi sa percée dans l’électorat comme l’a montré le résultat très décevant des européennes où alliée avec le Mouvement démocrate dans l’Alternative, elle n’a pu passer la barre des 10% (9,93% pour 7 sièges dont la plupart au profit du MoDem).

    C’est donc, entre autres, en étant capable de montrer quelle est la spécificité de l’UDI et du Centre, dans sa capacité à démontrer que l’UDI et le Centre sont une alternative crédible à la montée des extrêmes, que le président assoira la notoriété du parti et le rendra attractif.

    Ce qui est sûr, c’est que si le prochain président de l’UDI possède ces quatre capacités et qu’en plus il réussit dans son entreprise, alors il deviendra, évidemment et naturellement, n’en déplaise à tous ceux qui tentent de lui dénier cette qualité avant même le début de son mandat, le candidat, non seulement, de son parti mais aussi du Centre à l’Elysée en 2017 et un éventuel héritier de Valéry Giscard d’Estaing.

    D’où les embûches qu’il rencontrera (sûrement) et les ennemis qu’il se fera (énormément) s’il a la stature pour…

    Alexandre Vatimbella

     

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  • UDI: Borloo dans les pas de Sarkozy?

    Yves Jégo a peu de chances de remporter l’élection à la présidence de l’UDI et il le sait.

    Alors, pour mettre un maximum de chances de son côté, il a toujours laissé entendre, dans une sorte de message subliminal, qu’il gardait la maison centristes en attendant le retour de son enfant prodigue, Jean-Louis Borloo.

    Ce dernier, créateur et ancien président de l’UDI, a toujours expliqué qu’il avait mis un terme à sa carrière politique et ses «proches» affirment aujourd’hui qu’il n’a pas changé d’avis sauf si… on l’appelait directement à de hautes responsabilités, du genre Nicolas: «Cher Jean-Louis veux-tu être mon premier ministre?».

    Mais ce scénario n’est sans doute pas pour tout de suite.

    De son côté, Yves Jégo a relancé le débat d’une reprise en main de l’UDI par Borloo en affirmant aux militants du parti centriste dans un courrier qu’il fallait «organiser l'UDI pour que son seul leader présidentiable actuel, Jean-Louis Borloo, puisse, le jour où il l'aura décidé et selon les modalités qui seront les siennes, à nouveau s'exprimer sur la scène politique et porter nos couleurs».

    Rappelons qu’à l’UDI, beaucoup souhaiterait que le candidat à l’Elysée ne soit pas, en même temps, président du parti.

    Jégo parle donc de faire une alliance avec Borloo, au premier la parti, au second la présidentielle.

    Alors, s’agit-il d’une intox de Jégo (et de sa colistière, Jouanno) pour se présenter comme le seul candidat légitime, lui qui semble être, sur le papier, le seul qui ne l’est pas du fait de sa provenance directe de l’UMP, via le Parti radical, et son ancienne dévotion à Sarkozy?

    C’est possible.

    Toujours est-il que dans ces lignes, nous avons souvent prétendu que la carrière politique de Jean-Louis Borloo n’était pas forcément terminée et qu’il se voyait bien en sauveur d’une l’UDI qui serait menacée d’implosion à la suite de l’élection du nouveau président du parti.

    Il se présenterait alors en sauveur du Centre (une nouvelle fois) et, cerise sur le gâteau, il deviendrait, ce qu’il a toujours souhaité être sans y parvenir, le leader indiscutable et indiscuté de l’UDI, pouvant la réformer en un parti centralisé et en marginalisant définitivement tous ses concurrents.

    C’est en imaginant ce scénario, d’ailleurs, que les deux frères ennemis, Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin, ont enterré la hache de guerre et ont affirmé que quel que soit le gagnant de l’élection (Lagarde ou Morin), aucun des deux n’aurait de difficultés à travailler avec lui et que le parti ne serait nullement en danger de mort.

    Mais, il se peut également, en connaissant Jean-Louis Borloo et son caractère, que ce dernier ne veuille surtout pas revenir en tant que président d’une confédération de partis ingérables (la confédération et les partis qui la compose).

    Il s’agit même pour de nombreux membres de l’UDI, de la raison principale qui explique son départ.

    Dès lors, l’appel de Sarkozy serait l’élément déclencheur d’un retour.

    Sauf que, pour l’instant, l’ancien président de la république a choisi de revenir dans l’arène politique par la droite.

    Reste que personne ne doute qu’il enverra des signaux à tous les centristes susceptibles de le rejoindre et dont Jean-Louis Borloo fait partie, même s’il n’a pris aucun engagement encore vis-à-vis de Nicolas Sarkozy.

    Pour autant, l’alliance Alain Juppé-François Bayrou (dont l’acrimonie pour Sarkozy n’a semble-t-il pas changé), impose à Nicolas Sarkozy, dans l’optique des primaires de l’UMP pour la présidentielle de 2017, de trouver un poids lourd centriste qui fasse le pendant.

    Or, actuellement, il n’y a que Jean-Louis Borloo dans les rayons (Valéry Giscard d’Estaing ou Simone Veil sont trop âgés).

    Si ce scénario, déjà évoqué dans la presse, du ticket Juppé-Bayrou contre le ticket Sarkozy-Borloo voit le jour, cela se fera évidemment au détriment du Centre, de ses idées et de son indépendance.

    Cela voudrait dire, également, qu’il n’y aurait pas de candidat des partis centristes en 2017.

    Or, seules les formations qui ne comptent pas dans la vie politique sont dans ce cas de figure.

    C’est sans doute pourquoi l’avenir du Centre et du Centrisme, surtout des partis centristes, se trouve dans la nouvelle génération même si son émancipation de l’ancienne garde est un douloureux chemin de croix.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • L’indécente tentative d’encerclement du Centre par l’UMP

    Les grande manœuvres et les petits coups bas agitent l’UMP depuis sa défaite à la présidentielle de 2012 qui a révélé un parti ravagé par cinq années de présidence de Nicolas Sarkozy et une bataille d’égos dévastatrice dont la première victime – provisoire? – a été Jean-François Copé.

    Heureusement pour le parti de droite, les énormes difficultés que connait le président de la république et son gouvernement ont permis de cacher le vide sidéral et l’indigence politique qui frappent l’UMP.

    Aujourd’hui, alors que cette dernière s’apprête à élire son président puis à se lancer dans le processus de désignation de son candidat pour 2017, tout cela la peur au ventre devant la montée de Marine Le Pen et du Front national, ses leaders tentent par tous les moyens de faire une OPA sur les partis centristes par une stratégie d’encerclement de l’UDI et du Mouvement démocrate avec quelques relais aussi étonnants qu’improbables.

    Avec Nicolas Sarkozy – qui voudrait rien de moins, parait-il, que fusionner l’UMP et l’UDI dans un nouveau parti – certains centristes, à l’image de François Sauvadet, jouent double-jeu avec un homme qui, rappelons-le, n’a jamais eu aucune considération pour les centristes, sauf pour leurs voix au moment des élections.

    Avec Alain Juppé – qui a chipé la place de Fillon comme principal concurrent de Sarkozy pour 2017 – on trouve des hommes comme François Bayrou, prêt à soutenir le maire de Bordeaux pour en devenir un des principaux ministres.

    De son côté, François Fillon fait les yeux doux aux centristes en répétant partout – à l’instar de pratiquement tous les ambitieux de l’UMP – que rien ne sera possible sans eux et qu’il faut un rassemblement de la Droite et du Centre dès le premier tour de la présidentielle.

    Mais le Centre, quoiqu’il arrive, n’est pas à vendre et ne le sera jamais, ni à droite, ni à gauche.

    Et il semble bien que la majorité des centristes et de leurs leaders ne le soient pas, non plus.

    Ainsi, dans leurs multiples déclarations, les quatre candidats à la présidence de l’UDI ont exprimé avec clarté qu’une alliance est possible avec l’UMP mais aucune fusion entre le parti centriste et le parti droitiste.

    Plus, après que le quotidien Le Parisien est joué le jeu de l’intox UMP avec la divulgation d’un soi-disant rendez-vous entre Nicolas Sarkozy et Hervé Morin où une fusion UMP-UDI aurait évoquée, tous les candidats à la présidence de l’UDI ont exprimé leur indignation devant les velléités de l’ancien président de la république de satelliser le Centre pour ses ambitions futures.

    Il est évident que cette stratégie de l’encerclement par la Droite du Centre va perdurer avec des pressions constantes en désignant ce dernier comme bouc-émissaire d’une éventuelle défaite à la présidentielle de 2017 ou pour le célébrer comme possible sauveur de la France avec, à la clé, menaces de rétorsions (aux législatives) ou promesses de strapontins.

    Néanmoins, les leaders de l’UMP semblent faire fi d’une variable qui sera pourtant essentielle dans leur plan, l’électeur centriste.

    Soit celui-ci est un crétin qui votera les yeux fermés pour qui on lui dira, comme l’espère l’UMP, soit il se déterminera en rapport avec ses convictions et ses valeurs, comme un vrai citoyen libre et responsable.

    Ce n’est certainement pas en bâtissant une improbable nouvelle maison commune entre la Droite et le Centre après l’échec patent de cette stratégie avec l’UMP actuelle que l’on y parviendra.

    En revanche, tout est possible en discutant politique, projet, programme et alliance de deux partenaires qui méritent un identique respect.

    Mais cela l’UMP n’en a guère l’habitude jusqu’à présent…

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Les centristes et la tentation Valls, bis repetita

    Peut-on défendre une politique et refuser de faire alliance avec ceux qui sont comme vous et qui, en plus, dirigent le pays?

    Telle est en gros la question qui s’est (re)posée aux centristes à propos des (nouvelles) orientations du (nouveau) gouvernement de Manuel Valls et d’en faire partie.

    Les médias ont parlé de contacts entre les personnalités centristes (de Bayrou à Lagarde en passant par Jégo) et le premier ministre qui aurait souhaité débaucher quelques uns d’entre eux.

    Mais cela ne s’est pas fait.

    Pourquoi alors que les orientations politiques de Valls sont de plus en plus centro-compatibles?

    Il y a des raisons bassement politiciennes mais aussi des raisons politiques.

    En ce qui concerne la politique, il ne faut pas oublier que François Hollande a fermé la porte au Mouvement démocrate et à François Bayrou après son élection à l’Elysée.

    Ce n’est sans doute pas par conviction que le président de la république a agi de la sorte mais par une impossibilité de mettre en place une politique social-démocrate rejetée par une frange importante du Parti socialiste tout en faisant entrer des centristes dans son gouvernement avec une alliance en bonne et due forme.

    La pilule aurait sans doute était trop grosse à avaler pour les socialistes étatistes.

    Ce rendez-vous manqué a pesé évidemment dans les relations avec le Mouvement démocrate qui s’est droitisé avec le départ de l’aile gauche de la formation et le rapprochement de François Bayrou avec l’UDI puis avec la frange modérée de l’UMP, sans parler de son soutien à Alain Juppé.

    En ce qui concerne l’UDI, les bases de la politique de François Hollande en 2012 n’étaient pas, selon ses responsables, assez libérales.

    Ce que l’on peut comprendre de part du chef de l’Etat qui ne pouvait pas, dès après l’élection, faire un virage à 180 degrés même s’il savait que la situation économique et sociale du pays le justifiait.

    Dès los, la porte centriste se refermait et était verrouillée des deux côtés.

    L’arrivée de Valls à Matignon a évidemment changé la donne avec une politique social-libérale assumée et hautement compatible avec le libéralisme social du Centre.

    Mais il était difficile, encore une fois, à Valls de faire accepter ce nouveau rapprochement vers les thèses centristes aux troupes socialistes tout en ouvrant la porte aux centristes.

    Le nouvel infléchissement actuel n’a donc pas fait bouger les lignes.

    Là, on entre dans les raisons politiciennes.

    Il est évident que Manuel Valls aurait bien aimé épingler un ou deux centristes à son tableau de chasse pour démontrer que sa politique était rassembleuse et se donner un peu d’air.

    Mais, en face, il était tout aussi évident que les mauvais résultats de l’économie française et les chiffres catastrophiques de la popularité de l’exécutif avec en ligne de mire les prochaines élections (peut-être même des élections législatives anticipées ce que pensent désormais tous les leaders de l’opposition) n’incitaient pas ceux qui auraient eu envie de se confronter aux réalités et aux responsabilités de franchir le Rubicon.

    Faut-il s’en désoler?

    Oui et non.

    Oui parce que les centristes doivent être responsables et ne peuvent pas refuser de mettre en place des mesures politiques qu’ils demandent depuis longtemps au seul motif que cela ne rapportera pas grand chose en terme électoral puisque celles-ci sont très impopulaires même si elles sont nécessaires.

    Non parce que ces mêmes centristes ne peuvent être ceux que l’on appelle en désespoir de cause et qui se retrouveraient dans un gouvernement et une majorité proche de l’implosion du fait de la fronde de l’aile gauche du Parti socialiste, cette dernière ne garantissant absolument pas que les mesures nécessaires et impopulaires puissent être prises, in fine.

    Tout cela est malgré tout désespérant pour la politique, celle qui doit s’occuper des affaires de la cité au mieux et en dehors de tout calcul politicien, notamment lorsque le pays connait de graves problèmes qui résultent d’un refus d’adaptation au réel depuis des décennies de toute la communauté nationale et avec la large démission du politique.

    Car, à ce moment-là, des alliances (et non une union nationale) de ceux qui partagent la même vision et veulent utiliser les mêmes outils pour remettre sur pied le pays seraient l’honneur de la politique.

    Celles-ci concerneraient cette aire centrale où se trouvent l’aile modérée de l’UMP, les centristes de l’UDI et du Mouvement démocrate ainsi que l’aile modérée du Parti socialiste.

    Face à elle se trouverait la gauche étatiste, la droite conservatrice et les extrêmes de droite et de gauche.

    Cette recomposition de l’espace politique n’aura sans doute pas lieu demain à moins que l’extrême-droite poujadiste et démagogique fasse courir à la France le risque de l’effondrement par son arrivée au pouvoir.

    Rien n’est simple et facile actuellement doivent se dire tous ceux qui font de la politique. Mais n’est-ce pas à ce moment-là que l’on voit la vraie valeur de ceux qui sollicitent nos suffrages pour nous gouverner?

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Du «label centriste» du prochain président de l’UDI

    Chantal Jouanno qui fait tandem avec Yves Jégo pour briguer la présidence de l’UDI en octobre prochain a expliqué qu’elle n’était pas une «centriste historique» mais que si le prochain président du parti devait avoir ce «label» alors ils ne seraient pas nombreux à pouvoir postuler…

    Ceci amène à faire trois remarques.

    La première est que, n’en déplaise à madame Jouanno, il y a bien deux candidats sur quatre que l’on peut qualifier de centristes «historiques» et qui peuvent se prévaloir de ce «label» lors de l’élection du président de l’UDI: Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin.

    Quoi que l’on pense d’eux, ils ont été à l’UDF puis au Nouveau centre et maintenant à l’UDI en clamant sans discontinuer leur appartenance au Centre.

    La deuxième est que l’on ne naît évidemment pas centriste mais qu’on peut le devenir sans être «historique».

    Le problème est que ni Yves Jégo, ni Chantal Jouanno ne le sont devenus.

    Ils ont fait des efforts pour le prétendre mais ils restent plus proches de l’UMP, parti auquel ils appartenaient jusque récemment, que de la galaxie centriste.

    Ce n’est pas une insulte mais une réalité.

    La troisième est de savoir ce qu’est l’UDI, un parti de la droite modérée ou un parti centriste.

    Là se pose une véritable question puisque dans l’esprit des centristes qui ont rejoint Jean-Louis Borloo dans la création de cette confédération, c’était bien une formation du Centre (positionnée au centre-droit) qu’ils bâtissaient.

    En revancher, pour le président d’alors du Parti radical, c’était une formation de droite, progressiste et modérée qui devait, non seulement, occuper le terrain au centre de l’échiquier politique (face au MoDem de François Bayrou) mais aussi séduire une grande partie de l’électorat de l’UMP.

    Bien évidemment, il existe des passerelles d’idées et de valeurs entre ces deux courants mais ils ne sont pas identiques, loin de là.

    On pourrait ainsi dire que les positionnements politique et idéologique de Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin sont plus proches du Mouvement démocrate que de l’UMP alors que ceux d’Yves Jégo et de Chantal Jouanno sont à l’opposé.

    Reste qu’après cette élection et quel que soit le vainqueur, il faudra bien clarifier cette question.

    Quant à Jean-Christophe Fromantin, le quatrième candidat à la présidence, il est avant tout un indépendant, défendant des thèses parfois iconoclastes qui déroutent un peu les militants de l’UDI mais qui pourraient, à défaut de lui faire gagner l’élection d’octobre prochain, lui donner une stature nationale intéressante dans le moyen-long terme s’il demeure dans le milieu politique.

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Présidence de l’UDI: 4 candidats, 4 lignes politiques

    Après que Jean Arthuis ait du piteusement jeter l’éponge faute d’un nombre suffisant de parrainages, il ne reste donc plus, officiellement (les dépôts sont clos), que quatre candidats en lice pour la présidence de l’UDI: Fromantin (droite), Jégo (droite modérée), Morin (centre-droit), Lagarde (centre).

    L’éventail est donc large pour les militants de la formation regroupant de la Droite au Centre, qui devront se choisir un nouveau leader en octobre prochain.

    - Jean-Christophe Fromantin représente l’option droite de l’UDI. Il prône un positionnement clairement à droite pour concurrencer directement l’UMP avec une tradition démocrate-chrétienne à l’instar de ce qu’est la CDU d’Angela Merkel en Allemagne ou de ce que fut la Démocratie chrétienne en Italie. Jean-Christophe Fromantin est le seul à demander que l’UDI devienne un parti uni et non plus une confédération. A noter, en outre, que sa foi catholique en fait un conservateur en matière de mœurs à l’opposé de ses trois concurrents plutôt libéraux en la matière.

    - Yves Jégo (avec son binôme Chantal Jouanno) représente l’option droite modérée de l’UDI dans le droit fil du positionnement de Jean-Louis Borloo que ce dernier qualifie de «républicanisme social». S’il n’est peut-être pas le candidat-paravent de Borloo qui tiendrait la boutique en attendant que le chef se remette de ses problèmes de santé, Jouanno et lui sont deux inconditionnels du président sortant qui ne feraient aucune difficulté à s’effacer le moment venu pour lui rendre son poste s’il lui prenait l’envie ou le devoir de revenir. Il est certainement le plus libéral des quatre candidats tant en matière économique qu’en matière de mœurs. Son handicap peut-être rédhibitoire est de n’être pas, comme Fromantin, centriste.

    - Hervé Morin représente l’option centre-droit de l’UDI. Il défend une «alliance naturelle» avec l’UMP comme l’a fait pendant cinq ans (entre 2007 et 2012) de gouvernement le Nouveau centre qu’il dirige avec une vision très libérale de l’économie et un Centre, certes indépendant, mais qui est pré-positionné à droite quoi qu’il arrive, ce qui fut d’ailleurs le motif de sa rupture officielle avec François Bayrou après la présidentielle de 2007.

    - Jean-Christophe Lagarde représente, avec toutes les précautions nécessaires, l’option centre de l’UDI. Il s’est positionné pour une UDI totalement indépendante de l’UMP et, qui plus est, qui doit se confronter avec cette dernière en défendant un programme centriste pour en ressortir vainqueur. Son projet politique est à la fois libéral économiquement parlant et teinté de solidarisme, socialement parlant. Reste que Lagarde est un peu un mystère car ses déclarations et ses prises de position sont parfois déroutantes, passant souvent d’un consensualisme à une confrontation dure et sans concession que l’on peut sans doute mettre sur le compte d’insuffisances dans sa réflexion politique.

     

    Alexandre Vatimbella

     

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  • Présidence de l’UDI: la bataille de l’indépendance

    Ils sont maintenant cinq candidats principaux à briguer la présidence de l’UDI en novembre prochain: Jean-Christophe Lagarde, Hervé Morin, Jean-Christophe Fromantin, Yves Jégo et Jean Arthuis.

    Si chacun représente une option différente – ce qui rend cette élection très intéressante –, tous, dans leur déclaration de candidature ou dans leurs propos, ont déjà eu à cœur de parler de l’«indépendance» de l’UDI, un thème très sensible chez les centristes et qui sera certainement primordial pour cette élection mais également pour l’avenir de la confédération créée par Jean-Louis Borloo.

    Quatre des cinq prétendants peuvent, de plus, se targuer de n’avoir jamais rejoint l’UMP et d’avoir toujours supporté un Centre indépendant de la Droite.

    Seul Yves Jégo qui a papillonné à droite et a été un supporter inconditionnel de Nicolas Sarkozy n’a pas ce background même s’il est devenu depuis sa rupture avec l’ancien président de la république et son ralliement à Jean-Louis Borloo, lui-même en rupture d’UMP, un des avocats les plus intransigeants de l’indépendance de l’UDI face à l’UMP.

    Mais il y a indépendance et indépendance.

    Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin en tant que membres du Nouveau centre ont été les alliés fidèles de l’UMP pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

    Et même s’il n’a pas été ministre à l’opposé d’Hervé Morin et qu’il s’en targue désormais, Jean-Christophe Lagarde a été un appui fidèle de la majorité d’alors.

    Jean-Christophe Fromantin, à l’opposé, a gagné ses galons politiques par sa posture d’indépendance face aux partis. Candidat surprise à la mairie de Neuilly-sur-Seine en 2008, il l’a emporté face à l’UMP et aux héritiers de Nicolas Sarkozy, ne pliant jamais aux pressions venus d’un peu partout.

    Quant à Jean Arthuis, membre de l’UDF puis du Mouvement démocrate avant de créer l’Alliance centriste, il a tenté sans succès de réunir les centristes éparpillés dans une structure indépendante avant de supporter François Bayrou à la présidentielle puis de rallier l’UDI.

    Le fait que les deux derniers n’aient pas varié dans cette indépendance face à la Droite est certainement un plus pour leur candidature, ce qui leur sera sans doute utile puisqu’ils partent avec un déficit certain avec la faiblesse de leurs partis respectifs, Territoires en Mouvement (Fromantin) et Alliance centriste (Arthuis).

    Néanmoins, on peut mettre au crédit des deux premiers la création du Nouveau centre dès leur rupture avec François Bayrou entre les deux tours de la présidentielle de 2007 ainsi que leur refus réitéré et sans faille de rejoindre l’UMP comme l’avaient fait nombre de centristes avant eux.

    Quant à Yves Jégo, on peut penser qu’il en fera des tonnes pour démontrer qu’il est vraiment indépendant de ses anciens amis de la Droite et parfois même d’une droite très radicale.

    Pour autant, qu’est-ce que signifie cette indépendance clamée par tous ces candidats?

    L’UDI s’est mise dans une situation très paradoxale en affirmant haut et fort son indépendance (contenue même dans son nom) et, en même temps, en clamant son allégeance indéfectible à une alliance «naturelle» avec l’UMP.

    Car indépendance veut bien dire qu’il n’y a pas de liens «naturels» ou autres avec un autre courant politique mais seulement une possible alliance électorale puis éventuellement gouvernementale en cas de succès basé sur un véritable programme politique.

    Dès lors, il sera intéressant dans les semaines qui viennent d’écouter les différents candidats explicités leurs visions personnelles de l’indépendance en détaillant leurs projets politiques respectifs.

    Rappelons, tout de même, que l’UDI se définit comme un parti de centre-droit.

    On ne devrait donc pas voir un des candidats se réclamer d’un Centre à équidistance de la Gauche et de la Droite comme l’a fait pendant des années François Bayrou.

    Ou alors, comme on a cru le percevoir dans certaines déclarations d’un Jean-Christophe Lagarde ou d’un Jean-Christophe Fromantin, l’UDI pourrait, à l’occasion de l’élection de son président, en profiter pour présenter une nouvelle version de son indépendance, émancipée de tout lien a priori, grâce à l’originalité de son projet centriste.

    Au moment où ni le PS, ni l’UMP ne savent plus exactement où ils en sont politiquement parlant, ce serait un acte fort et porteur d’un espoir de voir le Centre séduire les Français.

    Alexandre Vatimbella

     

     

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